Fille d'un cadre convaincu du PCUS victime des purges de 1937, Ludmila Bibikova fait partie de cette multitude d'orphelins engendrés par la barbarie de Staline, « enfance radieuse » ballottée dans les aléas de la guerre. Après cette jeunesse dramatique, elle fait la connaissance d'un jeune soviétologue anglais en poste à Moscou et l'épouse après des années de lutte contre le pouvoir en place? À travers l'histoire vraie de la famille de sa mère et l'idylle héroïque que vécurent ses parents, à partir de leurs souvenirs et de leurs écrits, ce sont cinquante ans de l'histoire de l'URSS que retrace essentiellement ici l'auteur. La première partie, forte et bouleversante, dresse un tableau effrayant de l'époque stalinienne, où misère, famine et délation emprisonnent le pays sous une chape de silence et de peur. Puis, Staline disparu, c'est la vie quotidienne sous le rideau de fer, l'oppression, les tracasseries, le jeu du chat et de la souris entre le KGB et le jeune prétendant. Même si le livre s'essouffle un peu à ce moment-là, on retient au final une remarquable leçon d'histoire. Une histoire connue bien sûr, mais revisitée à travers des êtres de chair et de sang et le portrait de deux personnalités bien trempées ! (source : les-notes.fr)