Jenny, sa voisine, est une femme discrète. Un jour Jenny l'accoste pour évoquer une connaissance commune, la résistante Charlotte Delbo. De proche en proche elle en vient à lui raconter sa propre histoire. De parents juifs polonais déportés, elle a passé la guerre seule avec son frère dans l?appartement parental, aidée par quelques voisins. La Libération est un temps de découverte et d'espoir pour cette jeune fille qui s'ouvre à la vie et adhère un temps au Parti. Simple, vivant, ce récit ne manque pas de charme malgré ses côtés sombres. Un souffle d'optimisme et même d'idéalisme l'anime. Cette femme modeste, sympathique, fait partie de ces innombrables anonymes, enfants d'immigrés dans les années trente, qui connurent une adolescence clandestine, puis une jeunesse dominée par l'appétit de vivre. Mais dans cette mise en roman d'une vie réelle, le style si aisé de l'auteur (Une année avec mon père, NB juin 2010) ne tient pas ses promesses jusqu'au bout. Le dialogue entre les deux femmes disparaît finalement au profit d'un récit plus négligé, répétitif, voire simplet comme si on voulait nous convaincre qu'un livre aussi court pouvait avoir d'autres visées qu'une histoire ordinaire et parvenir à faire de l'héroïne quelqu'un qu'elle n'est pas. (A.Lec. et A.-M.D.) (source : les-notes.fr)