Naples, 1980, une journée ordinaire. Un père accompagne son fils de six ans à l'école. Des coups de feu éclatent, l'enfant est mortellement atteint. Une souffrance indicible dévaste les parents. La mère implore son mari de lui ramener l'enfant, s'abîme dans la haine, se barricade enfin dans l'indifférence. Le père, obsédé par la supplique de sa femme tant aimée, cherche le moyen d'affronter la mort, de pénétrer aux Enfers pour y rechercher son fils. Quatre personnages cabossés par la vie, touchants de tendresse refoulée, l'accompagnent vers le lieu du sacrifice. Le troc avec la mort peut commencer. On retrouve le style sobre de Laurent Gaudé, prix Goncourt pour Le soleil des Scorta (NB août-septembre 2004). Ce roman étrange, rythmé sur deux temps, commence comme une histoire de vengeance, dure et implacable, dans le lacis des ruelles de Naples, prend une tout autre dimension dans la description des Enfers, d'une morbide séduction. Il est surtout le tragique et ultime chant d'amour d'un père à son fils. Un amour plus fort que tout, qui défie la mort et réunit les êtres au-delà du temps. (source : les-notes.fr)